Bonne question.
En fait, ce que tu sais, c'est la personne que TU surveilles. La plupart du temps, elle te surveille aussi, mais pas toujours. En général, à cinq ans près, ce sont des gens de même âge, mais pas toujours... Par exemple, si l'autre meurt, tu vas surveiller quelqu'un d'autre, plus jeune en général.
Son but n'est pas de t'empêcher de faire des bêtises, j'ai même envie de dire... bien au contraire ! A la base, c'est une surveillance B/D mais il existe aussi d'autres couples de type E/EK ou E/D, ... Bref ! B, E, etc/"Anciens N" (on peut avoir SN du Nord/SN du Sud).
Cette surveillance n'est pas une protection, mais bel et bien une surveillance. En cas de guerre, ton premier ennemi sera cette personne, d'où la nécessité de bien connaître l'autre... En fait c'est un peu un cercle vicieux... Je vais tenter d'éclaircir mon propos.
Le but c'est que les ennemis se connaissent pour mieux se combattre. Mettons un duo D-B. A la base, on va dire que le D "espionne" (car c'est plutôt là le sens de surveille) le B. Il cherche à connaître ses points forts, ses points faibles afin de mieux le combattre. Si chaque D fait cela pour un B, au final, avec peu de travail, tous les D pourront mettre en commun leurs connaissances et connaître les points faibles de chaque B pour mieux les massacrer en cas de guerre. Sauf que voilà, dans la pratique, si chaque D devait avoir en tête le profil de chaque B et s'adapter dans la bataille, ça serait un peu long et compliqué... Alors il y a rapidement eu un glissement. Chaque D s'occupait de son B. Il lui mettait des bâtons dans les roues autant que possible et ne lésinait pas sur les petites attaques de-ci, de-là, histoire d'affaiblir l'ennemi et à plus petite échelle (c'est-à-dire en "dézoomant"), on obtient tout un peuple qui sème des troubles et divise l'adversaire.
Cela a commencé avec les D, mais si vous connaissez l'Histoire des peuples, les B n'ont pas été leur première cible...
Il faut remonter à la Trahison de l'Union pour voir ceci se mettre en place.
Bref ! Les victimes de ces attaques ciblées se sont bien aperçu du principe mis en oeuvre et l'ont récupéré. Ainsi, oui, la première inter-surveillance a été un B "x" surveille un D "y" car le D "y" surveillait le B "x". Plus facile à mettre en place que d'aller chercher un autre D.
Là, vous êtes censé réfléchir à tout ce que je viens de dire et me poser au moins une question : celle des clichés et des guerres.
Oui, c'est vrai, il y a une volonté de paix entre les peuples. D'ailleurs, les diplômes B ont été modifiés pour laisser apparaître d'autres informations. Ca, c'est chez les B, on aime bien parler au nom de la paix, et chez les E aussi. Mais en fait, les D, EK et SN du Sud n'ont jamais modifié leur position. De toute façon, on sait bien que tout le monde surveille tout le monde, le diplôme permet de le montrer officiellement, alors pourquoi diable veut-on le cacher ? Après tout, pour accéder à divers endroits interdits où l'autre va, le nom de la personne que l'on surveille sur son diplôme est un bon laisser-passer pour aller voir ce qu'il fabrique. On n'a donc rien modifié. Du coup, les B, E, ... se sont plus ou moins retrouvés en position de faiblesse. Par conséquent, depuis quelques années, ils reviennent sur ce système.
Imaginez un E qui surveille un EK chez les SN. Le EK, très puissant, entre dans un bar qui serait interdit aux E (c'est un exemple, je ne sais pas s'il y en a). Là, il met plus ou moins son nez n'importe où et fréquente des gens peu honnêtes. Mais le quartier est peu sûr et on craint d'avoir des ennuis si on demande au EK de partir. On le laisse donc faire, en fermant les yeux, même si cela amène des bagarres et saccage plus ou moins le bar. Bon, le E se pointe avec son diplôme, il le montre, on reconnait le nom du EK, on le laisse entrer. La chose risque de mal tourner, c'est vrai, mais par une sorte de vieille habitude, le E est accepté. Si le EK était en train de comploter, le E a le droit de venir. Bien sûr, en pays moins neutre, comme chez les EK, on ne laisserait guère passer le E. Mais ailleurs, si le EK est à un endroit, notre E qui le surveille a traditionnellement le droit d'y aller.
Voilà, il me semble avoir fait le tour mais j'ai sans doute oublier certains aspects, donc si vous avez des questions n'hésitez pas !
Ah oui, j'ai oublié de dire que cela restait une tradition surtout dans les grandes familles traditionnelles ou restaient entretenu par toutes les personnes assez bien placées dans la hiérarchie sociale. Le bas-peuple de Clostirne n'a tout simplement pas les moyens de passer une bonne partie de son temps à surveiller celui qu'il doit surveiller et même une visite annuelle peut poser problème. Cependant, cela ne pose guère de problèmes pratiques dans la mesure où ceux que l'ennemi craint le plus, ce sont les hauts placés qui en général se surveillent entre eux. D'un autre côté, je ne vous cacherais pas que chez les D, ce sont surtout les petites gens qui ont une certaine haine des B, E, ... mais lorsqu'ils en croisent, ils ne se soucient pas de savoir s'il s'agit du B qu'ils surveillent ou non pour savoir s'il faut ou non lui causer des problèmes. Il y a moins de réflexion et d'analyse mais c'est l'ennemi qui se présente à sa porte, qui traine dans ses rues que l'on va prendre pour cible d'un jour. Moins de suivi de sa "cible" donc, moins besoin de lui causer de petits problèmes qui l'empêcheront de mener à bien un projet, mais plus de haine momentanée... Est-ce mieux ? Au moins la surveillance impose de la réflexion. Et puis quelque part, en connaissant mieux l'autre, on peut aussi mieux le comprendre. Mais de là à savoir si cela a eu un impact sur les processus de paix, c'est une autre histoire que je ne vous conterais pas aujourd'hui faute de documentation suffisante.